Le secteur de la santé animale vit depuis plusieurs années une ère de consolidation mondiale avec des regroupements des cliniques vétérinaires et l'arrivée des investisseurs financiers. Si la consolidation a été massive sur les marchés anglo-saxons (60% de l'offre de soins vétérinaire au UK), le mouvement en France est plus mesuré. Certains professionnels sont plus attachés à leur indépendance et le conseil de l’ordre des vétérinaires est attentif à la défense des intérêts de la profession.
Plusieurs facteurs rendent le secteur des cliniques vétérinaires éligible à une concentration, aidée en cela par les fonds d’investissement, notamment :
Les groupes qui mènent la consolidation s’appuient sur ces éléments pour générer la confiance des investisseurs, lever des financements de long terme et augmenter les prix et les marges bénéficiaires des cliniques acquises. La hausse de CA des cabinets nouvellement acquis générera plus des bénéfices. Ces bénéfices permettront ensuite de nouvelles acquisitions, permettant ainsi au processus de se répéter et de créer, finalement, une valeur de revente bien plus élevée.
Cette question est plus complexe. Les principales raisons sont, bien entendu, financières. Sans les classer par ordre d’importance, on pourra citer :
Même si l’intégration dans un Groupe peut entraîner une certaine réduction du degré d'indépendance opérationnelle, beaucoup apprécient la sécurité et la commodité offerte.
Les groupes occupent aujourd'hui un espace médiatique (ou pourrait également dire juridique, voir judiciaire) important, alors que leur poids économique reste mesuré. A fin novembre 2023, selon les informations disponibles sur leurs sites internet respectif, les 6 premiers acteurs sur le marché français détiendraient environ 881 cliniques sur 6625 DPE de soins vétérinaires (source Atlas CNOV), soit 13,2% des établissements de soins. Cette proportion assez relative amène certains acteurs à développer des modèles d'exercice différents.
Ces acteurs se sont formés par des regroupements réalisés entre professionnels et par des rachats locaux selon les opportunités. Ils ont recours aux financements bancaires classiques, sans présence d’investisseurs financiers à leur capital. On observe qu'à compter d’une petite dizaine de belles cliniques de proximité, leur taille est suffisante pour internaliser - à plein temps – les principales fonctions supports : RH, comptabilité-finance, marketing-communication, achats.
Pour les vétérinaires en exercice, ils offrent ainsi le même niveau de service que les groupes nationaux, la proximité en plus. Cette proximité entre cliniques permet :
Force est de constater que de nombreuses cliniques de taille modeste (< 4-5 personnes) rencontreront très probablement de réelles difficultés de transmission à terme. En effet, leur petite taille est un facteur de risque important ; en cas d’arrêt maladie du vétérinaire (ou de départ en retraite, etc.), la clinique peut perdre jusqu’à 100% de son CA (cas d’une clinique avec vétérinaire unique).
Pour cette raison, la majorité des groupes sont peu / pas intéressés par ces cliniques qui, par ailleurs, ont également du mal à susciter de l’intérêt chez les jeunes vétérinaires (amplitudes horaires, congés, etc.).
Or il n’est pas rare de voir des villes de 10 – 15.000 habitants avec la présence de 3, parfois 4 petites cliniques vétérinaires indépendantes. Pourtant, une union locale raisonnée serait souvent largement profitable à tous. Elle permettrait à chacun de détenir une quote-part dans une clinique multisites qui a une valeur de marché réelle, plutôt que 100% d’une entité dont la valeur est inexistante.
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